L’utilisation du drone dans le cinéma avec Marc Didier

Marc Didier de l'entreprise skydrone nous raconte comment le drone est utilisé dans le cinéma

L’utilisation du drone dans le cinéma avec Marc Didier

Marc DIDIER, spécialiste drone depuis 2005 et photographe, a rejoint Skydrone en 2017. Petit à petit, la société n’a cessé de multiplier les projets cinématographiques. Aujourd’hui il nous raconte son expérience alliant drone et cinéma.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis télépilote depuis plus de 15 ans. Etant photographe, j’ai au départ, voulu trouver un système qui me permettait de faire des photos aériennes. J’ai commencé par utiliser un paramoteur radiocommandé me permettant d’utiliser un canon 5D avec un bel objectif, ce qui m’a permis de faire des photos de bonne qualité.

Ensuite, les drones sont arrivés et suite à la démocratisation des machines DJI qui sont devenues très accessibles j’ai rapidement compris que la télévision allait être un secteur en perte de vitesse pour des sociétés comme la mienne. Beaucoup de personnes comme les chefs opérateurs ou les ingénieurs du son ont commencé à utiliser les drones et à se former. Ils sont donc devenus des opérateurs concurrents et qui ne vendaient pas au tarif d’une entreprise car c’était juste un complément de tournage pour eux.

C’est ainsi que j’ai décidé de me tourner vers le cinéma.

Comment avez-vous évolué dans le milieu du drone ?

En 2005-2006, j’étais en train de courir dans un champ pour essayer de faire voler mon paramoteur. En 2007 – 2008, j’ai commencé à faire des photos professionnelles et à réaliser des opérations rémunérées.

Les débuts ont été difficiles car les gens étaient plutôt frileux face à l’innovation. J’avais beau leur montrer les photos aériennes que j’avais faites, ils restaient assez réticents. Comme quoi, être un peu trop en avance sur un marché c’est très compliqué ! 

J’ai commencé tout seul à mon compte, puis j’ai monté une première entreprise et j’ai changé d’associé. Aujourd’hui avec Skydrone on a des références plutôt cools dont on est très fiers !

Pour quels films avez-vous réalisé des plans drone ?

Nous avons travaillé sur pas mal de productions Netflix. On a notamment pu bosser avec les réalisateurs de Stranger Things et de Game of thrones, mais également des films comme “Notre Dame brûle” de Jean-Jacques Annaud, “Marie-Antoinette”, “Adieu les con”, “Raid Dingue” ou encore “Le trésor du petit Nicolas”.

Le drone dans le cinéma
@skydronefilm
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Quels types de plans drone réalisez vous pour le cinéma ?

Les principales missions au départ concernaient principalement ce qu’on appelle des “establishing shot” : il s’agit d’un plan extrêmement large d’une ville ou d’un bâtiment qui va permettre de mettre en place ou d’établir le contexte d’une scène.

Au départ on faisait que ça car les réalisateurs étaient assez réticents face aux nombreux télépilotes qui se sont déclarés sans être assez bons ni entrainés. Du coup la demande était portée sur la réalisation de plans aériens simples.

Aujourd’hui, on en fait encore pas mal mais nous réalisons aussi des suivis de voitures ou des plans d’intro et d’outro de film par exemple. Le premier plan est presque toujours un plan aérien. Il permet de poser l’ambiance du film.

Quels types de drones utilisez-vous pour le cinéma ?

Dans le cinéma, on utilise beaucoup l’Inspire 2. Sinon nous sommes spécialisés dans les gros porteurs et très gros porteurs qui emportent des systèmes de caméra de cinéma. La plus petite configuration pèse entre 6 et 7 kg.

Nous faisons aussi voler des machines d’une vingtaine de kilos régulièrement (sans dépasser les 25 kg limités par la réglementation). Selon les objectifs et caméras choisis, le prix de la configuration peut dépasser les 200 000 euros.

Nous utilisons aussi une quinzaine de types de drone FPV que nous faisons tous nous même. Notre équipe est composée de 4 télépilotes certifiés mais pour cette partie nous faisons appel à des indépendants pros du FPV puisque le niveau d’exigence est assez poussé. On se bat pour qu’il y est de plus en plus de FPV au cinéma car c’est un vrai plus.

Quelles difficultés rencontrez-vous et comment gérez-vous la sécurité sur les tournages ?

Depuis 2 ans on ne peut plus voler à Paris ce qui est plutôt difficile à gérer puisque selon moi c’est là qu’il y a l’un des plus beaux décors de France et c’est également l’endroit où il y a le plus de tournages.

Concernant les hauteurs de vol, nous n’avons jamais de problème puisqu’en général, 80 % des tournages se situent à moins de 30m de haut.

Ensuite, il faut bien faire comprendre que les outils utilisés peuvent être potentiellement dangereux si on respecte mal la réglementation. En plus, il est interdit de survoler des personnes avec de tels drones mais parfois on nous le demande et du coup on doit proposer des solutions alternatives. Avant le tournage on fait signer “l’attestation d’information de sécurité” qui est un document officiel de la DGAC et que tous les gens présents sur le tournage doivent signer. On fait également un brief sécurité avant les tournages, on est très rigoureux là dessus.

Selon vous, comment le drone va-t-il évoluer dans l’industrie du cinéma ?

Je pense qu’on arrive à une maturité du drone dans l’industrie du cinéma. Le drone a trouvé sa place. Il n’y a plus un film à l’heure d’aujourd’hui qui se fait sans plans filmés au drone. On voit aussi qu’avec le FPV il y a un nouvel engouement mais qui correspond à un nouveau type d’image.

Par contre pour pleins de secteurs différents, le drone va connaître une forte croissance. Il va falloir apprendre à vivre avec les drones car il y en aura de plus en plus. Il y aura besoin de télépilote c’est certain ! 

Merci à Marc Didier d’avoir pris le temps de répondre à toutes nos questions. Pour suivre les actualités de Skydrone, rendez-vous sur Facebook ou Instagram 

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