16 Fév Voyage et drone : L’interview des Droners
Tu aimes les voyages et le drone ? L’interview du jour devrait te plaire ! Originaires du Morbihan, Claire et Arthur alias “Les droners” ont réussi à faire du voyage un mode de vie et un métier. Depuis 2017, ils publient sur leur blog lesdroners.fr des idées, conseils et articles de voyages en France ou à l’étranger. Pour toi, Drone U a interviewé Arthur, qui nous parle de sa passion pour le drone, de son expérience et de l’utilisation du drone dans leur métier de créateurs de contenu voyage.
Qui sont les Droners ?
“Nous sommes blogueurs voyage depuis 2017, année durant laquelle nous sommes partis en Nouvelle-Zélande. Quand nous avons commencé notre blog, on a tout de suite cherché de quelle façon on pourrait se démarquer face aux autres blogueurs voyages déjà présents sur les réseaux à ce moment là. Parmi les tendances émergentes en 2017, le drone est vite ressorti. On a donc acheté notre premier drone et on a commencé à poster des photos aériennes et à faire des articles sur la thématique du drone pour les débutants.”
Pourquoi avoir choisi le pseudo “Les droners” ?
“Au départ, quand nous avons commencé à partager en Nouvelle Zélande, notre compte s’appelait “From the sky photos”. On communiquait en anglais donc on a commencé à se créer une communauté anglophone. En rentrant en France, ça n’avait plus vraiment de sens, puisqu’on voulait commencer à trouver des clients français. On a voulu créer une audience française et humaniser notre nom, le rendre plus personnel. Un jour l’oncle de Claire nous a dit “Alors les droners !” et ça a fait écho. On a trouvé ça cool puis on a gardé ce nom et on a déposé la marque. L’idée de base n’était pas seulement de parler de nous, c’était de créer une communauté de personnes ayant les même intérêts pour les voyages, avec un drone. “
Depuis quand vivez-vous de votre métier de créateurs de contenu ?
“Comme je le disais, quand nous sommes rentrés de Nouvelle Zélande en juin 2017, notre objectif était de vivre de notre blog voyage. On recevait tout le temps les mêmes questions à propos du drone malgré les articles de blog que l’on publiait. On a décidé de lancer une formation drone mais ça n’a pas fonctionné. On est donc revenu aux bases en relançant notre blog voyage « les droners » puis on a démarché des offices de tourisme. Ca a pris tout de suite et de fil en aiguille on a eu de plus en plus de collabs. En 2018, j’ai décidé de passer ma formation pro pour pouvoir vendre les images.”
Dans le cadre vos collaborations, est-ce que la prestation drone fait la différence ? Avez-vous beaucoup de demandes ?
“Dès le début, le drone nous a vraiment permis de faire la différence. Aujourd’hui on travaille beaucoup pour les offices de tourisme, les départements et régions françaises mais également pour des offices de tourisme à l’étranger.
Parfois, on nous demande seulement des prises de vue drone sans la partie influence. Certains hôtels par exemple veulent juste des plans aériens. Il arrive aussi qu’ils nous demandent seulement les rushs bruts et dans ce cas c’est eux qui gèrent le montage comme ils le souhaitent.
Sinon pour la partie vidéo, on ne fait plus du tout l’édit vidéo, on bosse avec des vidéastes qui réalise le montage. Parfois on emmène aussi un vidéaste avec nous pour qu’il fasse les plans FPV ou les plans sur lesquels on nous voit, Claire et moi. Pour ma part, je m’occupe surtout des plans cinématiques et de paysages. J’essaye de trouver les bons angles et des trajectoires cools !”
Quel est le plus beau plan aérien que tu ais capturé ?
“J’ai filmé énormément de lieux donc le choix est difficile ! Parmi les plus beaux plans que j’ai pu faire, je dirais qu’il y a la Réunion avec le piton de la fournaise qui est vraiment ouf. L’ambiance était incroyable à filmer et l’énorme cratère du volcan était impressionnant.
J’ai aussi adoré filmer en Isère, je me souviens des grandes mers de nuages le matin. “
Avec quel drone as tu commencé et quel(s) drone(s) as-tu maintenant ?
“Mon premier drone était un inspire 2, une grosse erreur de débutant ! Il était plutôt difficile à prendre en main pour quelqu’un qui n’avait jamais piloté. On y connaissait rien en photo donc on l’a sous-exploité et il était beaucoup trop cher pour l’usage qu’on en faisait. Du coup on a choisi de le revendre pour acheter un Mavic pro. Depuis on a eu le Mavic 2 pro, le Air 2S et maintenant le Mavic 3 classic.”
Parlons du sujet qui fait mal, as-tu déjà crashé un drone ?
“Bien sûr ! Quel pilote n’a jamais crashé de drone ?
On a dû en crasher 4 dont 2 drones en 1 semaine, ça pique !
Pour l’anecdote, on était à Hossegor pour filmer les surfeurs à l’heure du coucher de soleil. Le drone volait plutôt bas et avec la luminosité et le mouvement de la mer, il ne détectait pas les vagues. A un moment, une vague plus grosse est arrivée et a emporté le drone. J’ai couru et enlevé tous mes vêtements pour le retrouver et surtout récupérer la carte SD… au final on a dû tout retourner.
Une semaine plutôt on avait perdu le Mavic 2 en Dordogne. On avait toutes les images de la journée et j’ai perdu le drone dans les Jardins de Marqueyssac suite à une perte de signal. On a dû refaire le tournage et remobiliser tous les prestataires sur notre jour off ! Malheureusement, c’est le jeu, ça fait parti des risques du métier !”
En voyage ou lors d’une mission drone, t’es tu déjà fait contrôler ?
“Oui, je me suis déjà fait contrôler deux ou trois fois. Un jour dans le centre ville à Caen. Une autre fois en Haute Marne à Langres, où je devais filmer la cathédrale et une école se situait à proximité. J’avais balisé la zone, mais des parents inquiets m’ont vu et ont appelé la police. Il y a toujours le petit palpitant qui monte mais bien sûr j’avais tous mes papiers et autorisations. Du moment qu’on est dans les règles, il n’y a aucun risque et il faut dire que la plupart n’y connaissent rien !
Pour ce qui est des voyages, en général ce ne sont pas les compagnies aériennes qui bloquent ce sont les pays. On a d’ailleurs créé un groupe Facebook sur lequel il y a environ 4500 personnes et qui s’appelle “on voyage avec un drone”. Les gens échangent sur cette thématique et on retrouve pas mal de conversations et de retours d’expériences pour de nombreuses destinations.”
Quels conseils donnerais tu à quelqu’un qui souhaite améliorer ses prises de vues ?
“Se former, aller dans un centre de formation drone pour être en contact avec des pros, découvrir le matériel, essayer un simulateur. Avant de vouloir faire de l’image, je conseillerais de s’entrainer à piloter avec un petit drone à bas prix qui ne craint rien, sans gps et sans caméra pour d’abord apprendre à maitriser le drone avant de faire de l’image.
Je pense qu’il faut d’abord être un bon pilote avant d’être un bon cadreur. Une fois qu’on maîtrise le pilotage, on peut ensuite s’entrainer à bien cadrer, réfléchir à des trajectoires innovantes et ça, ça passe par une formation puis, par de la pratique encore et encore.
Enfin, je conseille de regarder des vidéos pour s’inspirer et voir ce qui se fait ailleurs, à l’étranger comme en Amérique ou Asie par exemple car ils ont souvent de l’avance sur nous. J’aime bien suivre des vidéastes polyvalents plus ou moins connus et qui ne font pas forcément que du drone. Je pourrais citer par exemple Sam Kolder (Kold sur Youtube).
Après avoir trouvé ses propres sources d’inspiration, essayez de reproduire et surtout de revisiter en ajoutant votre propre touche. Plus tu créés, plus tu deviens créatifs. “
Quel(s) conseil(s) donnerais tu à quelqu’un qui souhaite booster ses photos de voyage ou vivre du métier de créateur de contenu ?
“Etre régulier, faire de la qualité. Ne pas avoir des paillettes dans les yeux car c’est un métier qui fait rêver beaucoup de gens mais il ne faut pas oublier qu’on est des entrepreneurs et donc qu’on a des charges et qu’il faut faire rentrer du chiffre.
Ensuite, je dirais qu’il faut trouver sa patte, se différencier, travailler ses montages et ses prises de vues, raconter des histoires et humaniser. Ne pas faire que du drone, mais varier les plans sol/air, être un vidéaste complet.
Enfin, étudier le marché pour voir qui est déjà en place, qui seront ses clients et qu’est ce qu’ils attendent. Bref, faire une étude de marché comme pour la création de tous types d’entreprises !”
Quels sont les inconvénients du métier de créateur de contenu voyage ?
“Je dirais “la vie sociale” car au final on est peu souvent chez nous, on est toujours en déplacement et on n’a pas forcément de jours offs. On a perdu du monde en route depuis bientôt 6 ans. Les gens ne comprennent pas le mode de vie qu’on a, la vie continue sans nous puisque nous sommes absents. Il y a aussi une grosse pression financière par le fait d’être à son compte, on doit démarcher et faire entrer de l’argent.
Cependant il y a aussi de nombreux avantages et pour rien au monde je redeviendrai salarié 😉 “
Un mot pour la fin ?
“J’insiste sur le fait de ne pas s’enflammer quand on débute et à acheter un drone à 800 ou 1000€ pour démarrer. Une fois bien entrainé, on passe sur un drone équipé d’une caméra et on se perfectionne au cadrage. Faites les choses étape par étape, pratiquez et ne vous pressez pas. Aller dans un centre de formation drone pour apprendre la réglementation et la sécurité car trop de gens font n’importe quoi. Faites au minimum la formation Alphatango. “
Merci à Claire et Arthur d’avoir répondu à nos questions et d’avoir partager leur parcours.
Pour en découvrir d’avantage sur Les droners, retrouvez-les sur leurs réseaux sociaux : Youtube , Facebook, Instagram @lesdroners, et sur leur blog : lesdroners.fr
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