Vols de drones en milieu naturel : quels sont les impacts ?

vols de drones en milieu naturel : quels sont les impacts ?

Vols de drones en milieu naturel : quels sont les impacts ?

Au cours de ces dernières années, les drones sont devenus de plus en plus accessibles. Utilisés dans divers domaines, leur utilisation peut poser des problèmes lorsqu’elle ne suit pas la réglementation. Dans le cas des vols de drone en milieu naturel, les conséquences sur l’environnement et notamment sur la faune et la flore peuvent être néfastes. Pour faire de toi un télépilote conscient, nous t’expliquons dans cet article, quels sont les impacts des vols de drones en milieu naturel et quelles sont les précautions à prendre.

En quoi les drones peuvent ils représenter un danger ou une menace pour la faune ?

Les réactions de la faune sauvage face à la présence d’un drone peuvent être réparties en 3 catégories :

La fuite générée par la peur

La peur est variable d’une espèce à l’autre. Elle est liée à l’angle d’approche, à la trajectoire et au bruit de l’appareil. Si on pense d’abord aux oiseaux, elle concerne aussi les mammifères et les animaux domestiques (troupeaux).

Les drones peuvent provoquer des envols d’oiseaux et par conséquent, un échec de reproduction en cas d’abandon des oeufs ou d’absence trop longue au nid, menaçant la survie de certaines espèces lorsque les jeunes oisillons se retrouvent seuls et vulnérables.

De plus, les troupeaux ou les animaux sauvages peuvent se mettre en danger en prenant la fuite sous l’effet du stress, et être pris au piège dans une zone dangereuse (ravin, falaise, zone d’avalanche…)

L'attaque

Principalement observée chez les rapaces, un drone volant trop proche du nid peut être identifié comme un prédateur qu’il convient de chasser ou d’éliminer. En effet, les rapaces ont un comportement de défense assez marqué, c’est pourquoi le drone est rapidement identifié comme un intrus (défense du territoire) ou comme une proie (chasse). En plus de causer des dommages sur votre matériel, il faut avant tout garder en tête que ce scénario peut blesser l’oiseau.

Les réactions non visibles

Dans cette catégorie on relève principalement, la paralysie liée à la peur, ou les autres effets du stress perçus par les animaux en présence de drone. En plus de la réaction de fuite citée plus haut, le stress peut provoquer l’affaiblissement de l’animal, la diminution de la fécondité, l’échec de reproduction (fausse couche).

quand le drone met en danger la faune sauvage.

Les vols de drones et les aires protégées en France

Si nous venons de voir que les survols de drones en milieu naturel ne sont pas sans conséquence pour la faune, il faut savoir qu’aujourd’hui, la réglementation de l’usage du drone ne traite quasiment pas des interactions avec la faune sauvage. En France, 27% du territoire métropolitain est couvert par les espaces protégés, mais moins de 2% du territoire est couvert par des espaces sous protection forte.

quelles sont les aires protégés réglementaires ?

  • Les parcs nationaux (zones coeur) : figurent sur la carte Géoportail des zones soumises à restriction ou interdiction pour le vol de drone
  • Les réserves Naturelles Nationales : où le vol de drone est interdit, figure aussi sur les cartes géoportail.
  • Les réserves naturelles Régionales : où le vol peut être réglementé ou pas selon l’antériorité des drones et l’objectifs de la réserve.
  • Arrêtés préfectoraux (protection de Biotope) : Ne figure pas sur les cartes Géoportail et n’est pas publié à l’information aéronautique ce qui ne facilite pas l’accès à l’information.
  • Autres : Réserves naturelles régionales, réserve biologique, réserve de chasse…

Selon la zone survolée et l’impact de ton vol, tu peux t’exposer à des contraventions de 2ème et 5ème catégorie mais aussi à un délit en cas de perturbation et de destruction d’espèces protégées. 

Où trouver les espaces naturelles et les zones sensibles ?

Géoportail : pour les zones soumises à interdictions ou restrictions pour le vol.

Il existe plusieurs fonds de carte que l’on peut superposer sur Géoportail, comme les parcs naturels régionaux (56 en 2022), les réserves biologiques ou encore les sites Natura 2000.

Ces zones ne donnent pas la réglementation mais permettent d’alerter et d’anticiper le fait qu’il y a un enjeux potentiel à voler dans cette zone. On peut ensuite via la DDT ou la DREAL, rechercher le gestionnaire de la zone et prendre connaissances des informations sur l’interdiction ou non de faire voler son drone.

En montagne par exemple, on peut retrouver ce qu’on appelle des “Zone de Sensibilité Majeure (ZSM)”. Il s’agit de périmètre défini autour des nids des grands rapaces, à l’intérieur desquelles les activités humaines peuvent perturber les espèces pendant la période de reproduction. L’espace n’est pas réglementé, mais en cas de perturbation avérée constatée, il peut y avoir des sanctions au titre de la perturbation des espèces.

Le service technique de l'aviation civile (STAC) pour les zones sensibles

Depuis novembre 2022, il publie des cartes actualisées avec les zones sensibles sur la section ENR5.6-A

Clearance

Affiche les espaces naturels et les zones de sensibilité majeure et en donnant l’ensemble des infos dont ils disposent. C’est le cas par exemple des zones natura 2000 qui représentent des espaces où les activités humaines sont contrôlées afin de protéger la faune et la flore. Les vols de drones sont généralement autorisés mais les arrêtés préfectoraux peuvent interdire le survol une zone particulière en fonction de la saison (migration, nidification). 

Quelque soit le type d’espace ou le statut de l’espace naturel dans lequel tu te trouves, un vol de drone peut toujours avoir des conséquences sur la faune !

10 conseils à respecter pour faire voler son drone en milieu naturel avec Birdlife International

  1. Respecter l’interdiction de vol dans les Réserves Naturelles Nationales et les zones cœur de Parcs nationaux
  2. Éviter le vol dans les Zones de Sensibilité Majeures (ZSM), grands rapaces et autres zones sensibles pour la faune sauvage (se renseigner auprès des gestionnaires de l’espace naturel)
  3. Décoller et atterrir à la verticale, à l’aplomb du pilote
  4. Éviter de survoler les animaux au sol, ne pas poursuivre les oiseaux et les mammifères
  5. Ne pas voler à moins de 50 mètres des barres rocheuses, des éboulis, des zones forestières (lisière et canopée), des névés, ou de tout autre milieu pouvant servir d’abris, de reposoir ou des sites de nidification pour une espèce
  6. Ne pas voler en rase motte
  7. Limiter la hauteur de vol, si possible à 50 mètres du sol
  8. Limiter la vitesse, les mouvements brusques accélérations de l’appareil
  9. Respecter le vol à vue
  10. Poser immédiatement l’appareil en cas de présence de rapaces

Article rédigé suite au webinaire organisé par Clearance « Vols de drone en espace naturel ».

Nous remercions les intervenants : Hélène Loustau (Chargée de mission médiation et conservation Pyrénées pour la Ligue pour la protection des Oiseaux), Franck Reisdorffer (Chargé de mission pour le Parc National des Pyrénées) et Florent Mainfroy (CEO de Clearance).

Tu peux consulter le replay du Webinaire juste ici : Vols de drone en espace naturel 

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